- lun 01 juin 2020
- Bibliothèque
- #bibliothèque, #fabrication
Par une belle journée de printemps 2019, le comité Bibliothèque est allé choisir des planches de merisier. On a donc choisit des planches de bois brut de 8 pieds de long par 1 pouce d’épaisseur, soit environ 2,5 m de long par 2,5 cm d’épaisseur. Nous les avons fait planer par le vendeur, car je n’avais pas ce genre de machine chez moi. Évidemment, nous avons essayé de choisir des planches le plus droit possible et avec le moins de défaut possible.
Après 1 semaine d’attente pour le planage, les planches sont prêtes, je peux aller les chercher… avec ma Mazda 5.
Même si les planches dépassaient, j’ai pu faire le voyage tranquillement et je suis arrivé à bon port.
C’est à ce moment que le casse-tête a commencé. Voici le problème : Sachant qu’aucune planche n’a la même largeur ni exactement la même longueur, comment les assembler pour faire en sorte que, une fois collées, elles aient la bonne longueur, la bonne largeur, qu’il n’y ait pas de défaut/noeud à l’intérieur d’une planche collée et qu’il n’y ait pas trop de perte quand je vais couper en largeur et en longueur. Ajoutez à ça que ça serait bien que ce soit joli visuellement, sur les deux bords de la planche, sachant que c’est du merisier, bois qui a la propriété d’être de deux couleurs différentes de manière aléatoire quand ça lui tente…
Et là j’avoue, j’ai craqué. J’ai fait un fichier Excel. J’ai mesuré chaque longueur et largeur, j’ai entré ça dans le fichier Excel et grâce à des calculs savants (des additions), j’ai assemblé virtuellement mes planches pour en faire des planches collées.
Si vous êtes attentifs, vous pouvez voir un 368 en gras. C’est la largeur minimale en millimètre que devaient avoir mes planches collées. Si vous avez bien suivi et bien compris l’article sur le gabarit de profondeur, vous devriez vous demander ce que j’ai fumé pour ne pas prendre la largeur que j’avais choisie précédemment, à savoir 322 mm. Hé bien, la réponse est simple. À l’époque, je n’avais pas fait le gabarit de profondeur et je ne savais donc pas encore quelle épaisseur aurait le fond et donc je n’avais aucune idée de quelle largeur devaient avoir mes planches. J’ai donc pris la largeur maximale du trou de l’escalier pour être sûr de ne pas avoir de planche trop étroite plus tard.
Et là, je vois clairement de la déception dans vos yeux. Je vous entends penser : « Diantre, il triche, il invente, il raconte tout dans le désordre. » Hé oui, chers lecteurs, je vous comprends, vous vous sentez trahis devant ce récit dantesque. En fait, mon écriture ne suit pas tout à fait l’ordre de ma réalisation mais plutôt un ordre thématique qui aurait été logique si j’avais su comment faire dès le début [1]. Et c’est là que le bât blesse. On ne sait réellement ce qu’il faut faire que quand tout est terminé. C’est ce qu’on appelle l’expérience.
Bien, revenons au collage. J’ai commencé par la planche P1 (voir le fichier Excel). Elle contient 3 planches, une d’une largeur de 180 mm, une de 96 mm et une dernière de 92 mm. Notez que la planche de 180 mm est large mais n’a une longueur utile que de 2 m au lieu de 2,30 environ pour les autres, à cause d’un défaut. Mais ce n’est pas grave, je vais avoir besoin de planches plus courtes pour certaines parties de la bibliothèque.
Pour cette planche, j’ai eu la bonne idée de coller les 3 planches d’un coup. Donc le but, c’était de mettre les biscuits dans tous les trous, de mettre de la colle sur les tranches des planches et de coller. Cependant, cette dernière étape a pris plus de temps que je ne le pensais. Sachant que le temps d’assemblage indiqué sur la bouteille est de 15-20 minutes, j’avais peur de prendre trop de temps pour ajuster les planches et que celles-ci soient collées avant d’être bien alignées.
Comme on peut le voir sur la photo, j’ai utilisé plusieurs techniques qui m’ont nui. Tout d’abord, j’ai posé mes serres sur des morceaux de bois pour permettre de les ouvrir plus grand que la largeur de la table. C’est pratique, jusqu’au moment de serrer les planches. Quand la serre débarque du morceau de bois, c’est un peu compliqué de la remettre dessus, surtout avec le stress des 15-20 minutes. Deuxièmement, les morceaux de papier parchemin entre les serres et les planches, c’est pratique pour éviter que la colle ne coule sur les planches, mais alors, c’est vraiment pénible à garder en place quand on ajuste les serres : soit le papier parchemin tombe à côté, soit il se coince entre deux planches.
Enfin, troisième et dernière technique, soit les morceaux de bois enroulés dans une pellicule plastique (pour éviter qu’ils restent collés) perpendiculaires aux planches pour permettre un alignement parfait et empêcher que la planche collée ne devienne croche. En pratique, c’est très long à installer : un morceau au-dessus et un en dessous, deux serres pour les tenir en place, à répeter plusieurs fois, et ce, rapidement, avant que la colle ne sèche. En plus, les morceaux de bois utilisés sont en bois mou (épinette). Donc pas génial pour maintenir du bois dur…
Bon, pour une première, le résultat n’est pas si catastrophique mais pas si extraordinaire que ça. Heureusement, j’en ai plein d’autres à coller pour m’entrainer. Pour la deuxième planche, j’ai utilisé la même technique.
Comme on peut le voir, j’ai ajouté d’autres serres car les 4 rouges n’étaient pas suffisantes pour assurer que les planches sont bien serrées sur toute la longueur. Sans ces serres supplémentaires, à certains endroits, les planches ne se touchaient pas.
Le deuxième résultat n’est quand même pas si mal, même si ce n’est pas bien aligné partout. En fait, je pense qu’au moment de coller mes premières planches, je m’attendais à avoir un résultat parfait dès le début. Oui, je sais, je crois encore au Père Noël.
À partir de la troisième planche, j’ai décidé de changer de stratégie : je vais coller les planches une à la fois. Ça sera plus long au total mais ça va me permettre d’avoir le temps de les ajuster convenablement et de ne pas avoir à utiliser les morceaux de bois plastifiés. Ce dernier point fut une erreur que je vous ferai découvrir lors du collage du deuxième lot de planches…
D’accord, je n’ai pas pris de photos de tout le processus, mais j’ai quand même réussi à coller le premier lot de planches sans trop pester, avec comme résultat 5 planches collées. Sachant qu’il y a des imperfections dans le collage (sic), l’étape suivante sera le sablage. De longues heures de plaisir en perspective.
[1] | Indice : si vous voulez réellement connaître l’ordre de réalisation, regardez les nom des fichiers des photos. |